[Vendredi portrait] En 5 ans, ce militaire qui n’a jamais dit à ses collègues qu’il était Breton

Patch avec le drapeau de la Bretagne et écrit en dessous "Breizh Special Forces"

Dans notre rubrique « Vendredi portrait », nous tentons chaque semaine de vous faire découvrir une personne peu connue mais essentielle à la bonne marche de nos armées ou sortant du lot. Pour cette semaine, nous avons rencontré le sergent Hervé L. Bien que né à Quimper et ayant passé toute sa vie entre Pleyben et Plougasnou il rejoint en sortant de l’ENSOA, le 7e Régiment de Matériel à Lyon. Depuis son affectation, il n’a jamais fait état qu’il était Breton auprès de ses collègues du régiment, une particularité rare qui fait que nous lui accordons ce portrait.

Caporal Stratégique : Nous sommes venus jusqu’à votre régiment car il nous a été signalé que vous n’avez jamais fait état du fait que vous venez du Finistère durant les 5 ans que vous êtes en unité. Comment est-ce possible ?

Hervé L. : J’ai grandi en Bretagne avec une mère très fière de sa région. Mais je ne vois pas l’intérêt d’embêter mes collègues avec ça. On vient tous forcément d’une région spécifique. Tous les Bretons ne disent pas immédiatement qu’ils le sont ?

Caporal Stratégique : Quel a été votre parcours, avez-vous moins été bercé dans la fierté d’affirmer en continu que vous êtes Breton ?

Hervé L. : Je me souviens, lors d’une sortie scolaire, où avec mon lycée nous sommes allés visiter la Normandie au Mont St Michel, tout le bus avait été décoré du gwenn ha du, le drapeau de la région. Ça n’a pas arrêté de chanter des chansons de marins mais c’est plus une habitude qu’une fierté pour moi. On ne va pas commencer à porter des patchs « bretagne » à la place de l’écusson national.

Caporal Stratégique : Malgré tout, pensez-vous que cela vient d’une force intérieure ou y a-t-il un secret ?

Hervé L. : J’y ai vraiment vécu toute ma vie et ma mère m’y a élevé seule. Tout ce que je sais sur mon père, c’est qu’il est de Nantes. Cela a peut-être contribué à ce que je me sente moins Breton.

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