Dans notre rubrique « Vendredi portrait », nous tentons chaque semaine de vous faire découvrir une personne peu connue mais essentielle à la bonne marche de nos armées ou sortant du lot. Pour cette semaine, nous avons rencontré Jacques R., chasseur spécialisé dans le béretier, l’animal dont la peau est tannée pour fabriquer les bérets militaires français traditionnels.
Caporal Stratégique : Merci de nous accueillir pour la découverte de ce métier peu connu et pourtant essentiel à la tenue des armées. Pratiquez-vous cela depuis longtemps ?
Jacques R. : C’était une activité familiale ancienne provenant de mes origines savoyardes où nous chassions le béretiers pour fournir les chasseurs alpins durant le XIXe siècle. Depuis la généralisation de cette coiffe après la Seconde Guerre mondiale, c’est devenu un travail à plein temps voire une industrie dans tout le sud de la France.
Caporal Stratégique : Est-ce un animal difficile à débusquer ?
Jacques R. : Si les militaires ont choisi cet animal pour leur chapeau, ce n’est pas un hasard. La bête vit dans des conditions rudes, grogne tout le temps et sait se camoufler, même s’il devient bruyant dès qu’il croise des amis. C’est à ce moment qu’il est toujours repéré. Il y a bien eu des tentatives d’élevages mais à l’image des porteurs finals, il y avait besoin de grandes quantités de bières pour le maintenir en vie mais posait des soucis ensuite pour sa reproduction.
Caporal Stratégique : Est-ce une même espèce qui est teinte pour les couleurs de bérets ou est-ce une histoire de robe de l’animal ?
Jacques R. : Il y a plusieurs espèces selon les régions, principalement bleu foncé pour l’espère dominante, on peut en trouver des bruns pour la variété béretiers hussarde, verts pour les espèces étrangères. Par contre, pour le bleu roi de l’ALAT, il provient des jerseys des cyclistes que l’on touche par erreur.